Un dernier pour la route?

 

Maintenant que je suis enceinte, ce blog a-t-il vraiment encore du sens ? Je ne m’imagine pas venir raconter mes déboires de femmes enceintes ici. En plus ça ne va pas être très passionnant, je sens…

Alors faut-il fermer ce blog ? Faut-il se dire que tout ceci est derrière moi ? Sincèrement, je n’oublierais jamais. J’ai l’impression que quoiqu’il arrive, je resterais cette femme infertile. L’insuffisance ovarienne ne va pas disparaître, l’endométriose risque de s’étendre dans les années à venir…

Et puis, j’ai envie de pouvoir continuer de vous lire. A bien y réfléchir d’ailleurs j’ai toujours préféré vous lire qu’écrire. J’ai envie de pouvoir découvrir la vie de chacune, ce qui vous fait tenir, vos coups de blues et vos moments de bonheur. (Bon pour ça, faudra que j’arrive à « réparer » le lecteur de wordpress. Je suis un gros boulet en informatique… ) J’espère pouvoir lire des happy end. Et puis je vous souhaite à toutes de trouver le bonheur, quel qu’il soit, où qu’il soit, avec ou sans enfants.

J’ai donc décidé de garder ce blog mais les rares articles seront protégés (si je parviens à le faire… oui je suis un boulet). A vous de les lire ou pas.

1, 2, 3, … 4

Sortie de mon rdv avec l’hypnothérapeute, j’ai foncé au laboratoire pour faire un test. Mon amie chirurgien m’avait fait une ordonnance au cas où. Je l’ai ressorti pour l’occasion.

Le soir, mon compagnon et moi, nous avons regardé les résultats ensemble : 240… c’était surréaliste, un nombre à trois chiffre. J’ai explosé en sanglots, des vrais sanglots qui ne s’arrêtaient pas. Des sanglots où se mêlaient le bonheur, la peur et toutes ces déceptions accumulées… C’était ma 4eme grossesse…

Restait à savoir si cette grossesse était bien placée… nous avons attendu 4 jours avant que la grossesse soit enfin visible. L’échographe nous a expliqué qu’il dénichait les grossesse extra-utérine comme un chien trouve les truffes dans le Périgord. Je ne sais pas si j’ai vraiment apprécié la comparaison mais il a tout de suite vu l’embryon : un petit rond bien en place dans l’utérus ! Une jolie truffe !

Les semaines qui ont suivies ont été compliquées. J’étais incapable de me réjouir, incapable de me penser enceinte. Je ne faisais que dormir, pleurer… J’avais peur que ce bonheur s’en aille. J’avais peur de ne pas réussir à donner à cet embryon ce qu’il fallait pour continuer à se développer. J’avais peur que encore une fois cette grossesse soit un mirage. Je me disais que j’avais épuisé toutes mes ressources dans ce parcours et que jamais je ne me remettrais de la perte de cette grossesse.

J’avais la peur au ventre.

Et puis je culpabilisais. Je me disais que j’envoyais des mauvaises vibrations, les mauvaises hormones à cet embryon, que je ne lui faisais pas assez confiance.

La seule chose qui me calmait étaient les séances d’hypnose que j’ai continué intensément.

Impossible de venir écrire ici. Tout ceci me paraissait déplacer. Alors que j’avais ce que nous désirons toutes, j’étais incapable d’être heureuse.

Aujourd’hui, j’ai passé le cap des 3 mois, et il est toujours là au creux de mon ventre. Les angoisses se sont calmées et le bonheur commence à prendre forme.

Finalement 2 ans et demi d’attente c’est court… C’est ce que j’ai dit à mon compagnon il y a quelques jours. Il m’a regardé comme une extraterrestre : « Parce que tu as trouvé ça court ?! » « Non évidemment, mais certains attendent 5 ans, 7 ans… » « Mais pour eux ce n’est pas long… c’est atrocement long ! » m’a-t-il coupé. Je pensais à certaines d’entre vous, à une de mes amies qui a attendu pendant 8 ans avant d’abandonner… Moi, je le sais, je n’aurais jamais tenu aussi longtemps…

Mais ça a marché… Pourquoi ? Là, maintenant ? Pourquoi les trois autres fois ça a complétement foiré ? Je sais que je ne le saurais jamais. Plein d’hypothèse : l’hypnose, cette congestion au niveau de l’endomètre soignée, une meilleure qualité ovarienne grâce au cocktail de DHEA, mélatonine et de vitamine E, la confiance retrouvée en l’équipe médicale… ou juste le hasard… Est-ce que c’est ça la vie ? Un hasard ?

De l’importance de l’hypnothérapie ?

En parallèle de ce marathon médical, j’ai décidé de me mettre à l’hypnothérapie. J’avais essayé l’acupuncture et l’ostéopathie… et rien ne me semblait miraculeux. Puis, j’ai bien compris qu’il n’y aurait pas de solution miracle, qu’il fallait arrêter de croire aux conte de fée.

Mais je voulais mieux vivre les FIV et je cherchais ma façon à moi de supporter tous ces protocoles sans tomber dans la dépression. Sur les conseils d’une amie, je suis donc allée voir une hypnothérapeute qui est également une ancienne gynéco, pas spécialisée dans la fertilité mais qui connait quand même le sujet. Ça m’a rassuré. Je me suis dit qu’au moins je serais comprise.

Lors de la première séance, elle a écouté mon histoire, puis m’a rassurée : « Vous aurez un enfant… » Il faudrait juste du temps. Il me faudrait surmonter la première grossesse extra-utérine qui restait un traumatisme. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à en parler sans avoir les yeux humides… Il faudrait que je retrouve confiance en moi, en mon corps qui m’avait si souvent trahi…

Lors de la deuxième séance, elle m’a « hypnotisée ». C’est un bien grand mot, je suis restée consciente, j’étais juste très relaxée, comme dans un rêve éveillé. Elle m’a emmenée dans un lieu sûr, un endroit où je me sentais bien et m’a fait me visualiser enceinte puis avec un enfant. C’était une séance émouvante. J’ai eu le sentiment qu’elle m’amenait doucement vers une visualisation de la maternité. C’était des images, une pensée que je me refusais d’avoir. Je ne voulais pas souffrir, pas voir ce qu’il m’était impossible d’atteindre.

Il y a eu une troisième et une quatrième séance…

Et puis lors de la cinquième, il était prévu que nous travaillions sur le traumatisme de la première grossesse extra-utérine. Mais dés mon entrée dans son cabinet, je lui ai fait part de mes doutes. Je n’avais pas fait de test, je n’avais pas de retard de règles… mais ces spottings qui arrivent toujours quelques jours avant pour me narguer, me rappeler que mon corps dysfonctionne, me prévenir que ce ne sera pas pour cette fois, ces spottings là je les attendais… et c’était bien trop inhabituel…

Marathon médical

Ça fait bien longtemps que je vous ai pas donné de nouvelles…

Petit résumé des épisodes précédents : j’ai changé de médecin, annulé la FIV d’avril et me voilà repartie pour une flopée d’examens. L’AMH est remontée ce qui était de bon augure pour la prochaine FIV.

Et j’avais enfin un IRM pour voir si endométriose ou pas… Ça faisait des mois que je tannais mon ancien docteur pour avoir une ordonnance et faire cet IRM… mais d’après lui « tout le monde fait de l’endométriose » et « puis par principe on opère pas. ». Cette dernière phrase m’a paru surréaliste : Comment peut-on décider d’opérer ou non sans savoir ce qu’il y a ? Et puis moi je cherche à comprendre pourquoi mon utérus est mélanchoniste et complétement dévié à gauche. L’endométriose pourrait être une réponse. Et j’aimerais bien comprendre aussi pourquoi les GEU se répètent. Bref qu’est-ce qui déconne chez moi ?

Verdict : endométriome ovarien à gauche de 1cm… ça explique les douleurs de règles mais pas vraiment ma déviation utérine, ni les GEU.

Alors soit je suis née avec un utérus mal fichu et personne n’a jugé bon de m’avertir… soit (c’est une amie chirurgien qui a évoqué cette hypothèse) l’hémorragie de la première GEU et l’opération ont provoqué des adhérences et ont fait dévier cet utérus… Et ces adhérences ne seront visibles qu’en faisant une coelioscopie… Opération dont je préfère me passer et qui risquerait de provoquer de nouvelles adhérences. Bref, j’avais rêvé qu’on trouverait la solution, qu’il y aurait une opération magique qui me redonnerait ma fertilité. Mais les médecins ne sont pas des magiciens. Et puis l’endométriose ne se soigne pas d’un coup de baguette magique, c’est une belle saloperie. Je peux m’estimer heureuse que cela reste localisé.

J’ai continué mes examens par une hystéroscopie. Vive les caméras dans mon utérus ! Le médecin tout en s’extasiant sur la beauté de la paroi utérine et de l’endomètre (Je venais d’ovuler… c’était donc crémeux…) m’a montré des petites taches rouge. Une congestion stade 1, d’après elle. Rien de grave. Quelques antibios, des anti-inflammatoires et c’est fini. Mais cette congestion peut expliquer des échecs d’implantation.

Alors en sortant je m’interroge : pourquoi cet examen ne m’a pas été prescrit avant même de commencer les FIV ? Il coute environ 80 euros à la sécurité sociale… et autant de ma poche. Et il permet de vérifier qu’il n’y aura pas de problème de nidation. Quand on se lance dans des protocoles de FIV qui doivent couter entre 3000 et 4000 euros à la société… mieux vaut vérifier qu’on fait pas tout ça pour rien, non ?

Venait ensuite le rendez-vous avec la biologiste. Pour elle, il y avait « un créneau à prendre », l’AMH est remontée, l’endométriome est encore petit (et aurait peut-être même diminué, selon elle). Il faut faire une FIV vite et recommencer les stimulations. Il n’y avait pas de raison pour que ce soit aussi catastrophique que les dernière fois.

Elle nous conseille aussi une nutritionniste spécialisée dans la fertilité pour essayer de contenir l’endométriose. Pour elle, les antioxydants que l’on trouve dans l’alimentation peuvent être utiles.

Elle jette également un œil aux résultats du spermogramme de mon compagnon… pas terrible. Beaucoup d’anomalies et une fragmentation du sperme en grande augmentation. Pour une fois, c’est lui qui ressort avec une ordonnance et pleins de compléments alimentaires à prendre. Direction la pharmacie où nous lâchons 300 euros contre un gros sac de médicaments. (Ne dites jamais à quelqu’un qui n’a pas d’enfant qu’il fait des économies).

Et voilà, le marathon des visites médicales était fini. On y voyait un peu plus clair. Et surtout il n’y a pas une raison à notre infertilité mais plusieurs (insuffisance ovarienne, endométriose légère, mon compagnon est à la limite de la tératospermie). Il ne me restait plus que quelques jours avant notre rdv avec le nouveau médecin pour discuter du nouveau protocole…

 

Donne Gonal +Cetrotide

Petite Gamète vide son frigo et ses placards et donne à toute femme dont les traitements de fertilité ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale :

  • 2 boites de Gonal (900 Ul/1,5ml) valable jusqu’en janvier 2017
  • 1 boite de Cétrotide (0,25mg) valable jusqu’en juin 2016

Il faut venir récupérer les médicaments sur Paris.

Ecrire à petitegamete@gmail.com.

Ce message s’autodétruira dès que les produits auront trouvé preneuse.

 

Ma copine Insuffisance Ovarienne

Depuis mon entrée en PMA, j’ai une nouvelle amie. Elle s’appelle Insuffisance Ovarienne et elle me casse les pieds. C’est le genre d’amie perverse dont vous voudriez vous débarrasser mais qui reste là. C’est à cause d’elle que mon IAC et ma FIV n’ont pas fonctionné ! A cause d’elle que je n’arrive pas à produire assez de follicules ! Elle s’est alliée avec mes ovaires pour produire quelques follicules à chaque cycle, elle s’est alliée à AMH pour la faire baisser, elle s’est alliée à FSH pour la faire monter… Elle me gonfle sacrément… et elle me fait peur aussi.

C’est l’épée de Damoclés au dessus de ma tête… j’attends le jour où elle va s’abattre, le jour où les cycles de 28 jours vont s’arrêter… le jour où je serais ménopausée, et où Insuffisance Ovarienne va passer le relais à la salope de Ménopause ! Parce qu’avec elle y’aura plus d’espoir. Alors quand j’ai mes règles, je me dis que certes ça n’a pas marché pour cet énième cycle… mais en même temps, ça veut dire que la machine fonctionne encore.

Avant que Ménopause ne débarque, il faut faire vite. Alors depuis un an, il n’y a pas un cycle que mon amoureux et moi laissons de côté. Les tests d’ovulations nous suivent en vacances, nous ne sommes jamais séparés entre J11 et J14, nous baisons matin, midi et soir… Ça c’est pour le côté gamin sous la couette…

Mais on essaye aussi de mettre le paquet en PMA. On ne veut rien laisser au hasard. On n’a pas le temps… Alors quand j’ai entendu parler de la DHEA, j’en ai parlé à mon médecin qui me l’a aussitôt prescrite, avec un brin de Mélatonine. Résultat : j’ai retrouvé la face de mes 15 ans ! Une crise d’acné comme jamais ! Et visiblement pas beaucoup d’effet sur mes follicules… Puisque la dernière FIV a donné 3 ovocytes matures. Le docteur a rajouté du TOCO 500 (de la vitamine E) à mon cocktail explosif… Et puis nous avons changé de centre.

Nous avons pris Rdv avec un nouveau docteur, à l’autre bout de la ville (chez les riches). De nouveau, elle nous a demandé des examens… notamment l’AMH. Elle voulait savoir où en était notre copine Insuffisance Ovarienne. Les larmes aux yeux, je lui explique que je ne veux pas voir cette AMH (de merde) encore baisser. Franche, le docteur me répond qu’il va falloir s’y faire ! Insuffisance Ovarienne est là ! C’est une maladie. C’est dur… mais c’est comme ça ! Et puis, elle s’en fiche si ça baisse… C’est de toute façon déjà trop bas, alors un peu plus ou un peu moins. Bizarrement, ces paroles me font du bien. C’est la cata, mais le docteur en a vu d’autres…

Et aujourd’hui… petite écho à J2. Je préviens le médecin-écographe, elle ne verra pas grand chose. Je suis en insuffisance ovarienne… Le médecin affiche une petite moue : « Qui vous a dit que vous êtes en insuffisance ovarienne ? » Je lui explique l’histoire de la bonne copine Insuffisance Ovarienne, de son alliance avec AMH et FSH, les follicules qui manquent à l’appel. Elle se met alors à compter en italien… (ça c’est pour la touche glamour) 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8… 13 !!!! Je n’ai jamais eu autant de follicules ! Presque le double par rapport à l’écho de contrôle d’il y a un an. Vite, je file au labo pour la prise de sang. Et… l’AMH est remontée ! Je répète : l’AMH est remontée ! Le taux s’est même multiplié par plus de 2,5 ! Un truc de dingue ! Elle est presque dans la norme ! Pas complètement quand même faut pas déconner !

Je ne sais pas comment c’est possible. Je ne sais pas si c’est la DHEA, la Mélatonine, la vitamine E, les trois à la fois ou rien de tout ça… mais j’hallucine complet ! Je ne sais pas si c’est une illusion, si ça va rester comme ça encore longtemps… Je ne sais pas si Miss Insuffisance Ovarienne boude dans son coin… mais je suis heureuse. Enfin une bonne nouvelle !

Cachez ce ventre que je ne saurais voir

Après ces petites aventures, je ne vous cache pas que je me suis mise à détester les femmes enceintes. Un poil aigrie (mais si peu…), la présence de ces femmes qui ont réussi à obtenir ce que je n’avais pas me hérissait le poil. Et le pire, c’est que j’étais devenue une experte pour les reconnaître : de dos dans le métro grâce à leur démarche, dans les fêtes quand elles sont au jus de pomme, un sourire figé sur les lèvres, à quelques semaines quand c’est encore un secret mais qu’elles ne peuvent pas s’empêcher de toucher discrètement leur ventre.

Le problème avec les femmes enceintes c’est qu’il y en a partout… Pendant un temps, mon amoureux essayait de me les cacher en me faisant asseoir de dos dans les café ou au premier rang au cinéma alors qu’il y a avait une si bonne place au milieu mais à côté d’un gros bidon. Désormais il est lassé, mon pouvoir pour les repérer est trop puissant.

Mais l’endroit où il y en a le plus, c’est mon centre PMA qui en réalité est une maternité ou plus exactement un temple dédié à la femme enceinte… On y accouche sur un ballon sans péridural retour au naturel ! Autant voir dire que c’est déjà un concept que je ne comprend pas… Pour une fois qu’il y a un mec qui a pensé à la douleur des femmes et qui a inventé la péridural ! On devrait toutes l’honorer. Ensuite, je rappelle que la mortalité des femmes en couche a diminué grâce à la médicalisation… alors certes parfois on fait des césariennes alors que ça pourrait très bien se passer autrement… mais de là à ne pas prendre de péridural… Ça me dépasse !

Bref, à chaque fois écho et prise de sang, à chaque rdv avec le docteur, je devais me taper une horde de femmes enceintes, qui se caressaient le ventre en prenant un air niais… Insupportable ! Heureusement, pour les affronter, j’avais quelques trucs :

  • venir très tôt pour les éviter. Car la femme enceinte se lève tard et se déplace avec plus de difficulté… ce qui peut nous donner à nous infertile un petit avantage. Et hop, on les double en arrivant au secrétariat l’air de rien…
  • mettre mes plus belles chaussures à talons et les narguer. Et oui, c’est pas pratique les hauts-talons et le bidon.
  • leur envoyer des « maléfices » en pensées… je sais c’est pas cool… mais ça marche pas de toute façon !

Je ne rêvais plus que d’une chose : fuir ce temple de la femme enceinte dès mon bébé en poche. Finalement j’ai fui avant. Pour plein de raisons différentes, nous avons décidé de changer de centre. Et zou, c’est parti pour un changement de cap !

Pas de miracle venu du froid

Entre les deux tentatives de FIV, on a eu droit à une petite blague… je vous la raconte, elle est assez drôle… (ou pas)

Qui a dit qu’il fallait partir en vacances et qu’au retour un petit miracle nous attendrait ? Certainement un ami qui s’est improvisé gynéco au détour d’une soirée. Et bien le con avait raison !

J’avais tout organisé, réservé une maison dans un endroit où nous aurions peu de risque de faire face à une femme enceinte au vu du nombre d’habitant par mètre carré. Une maison petite et cosy, romantique, à l’écart du monde, là où personne ne va parce qu’il fait trop froid. J’avais calculé mon cycle… tout était organisé… et à mon retour, comme prévu, j’étais enceinte ! Un petit retard de règle, une bande un peu rosée…

I’m fucking alive !

Voilà ce que je me répétais à longueur de journée depuis le fameux test positif !

I’m fucking alive !

Je portais la vie… enfin… j’étais en vie… un agglomérat de cellules qui grandissait… Une prière que je lui adressait : « Accroche toi… Reste avec nous. » Une grossesse spontanée alors que le désespoir nous guettait. Une grossesse spontanée alors que je suis infertile… Un moment de magie, une possibilité de vie…

On se félicitait d’avoir échappé à la FIV. La bonne blague qu’on venait de faire à nos gynécos !

I’m fucking alive !

J’avais tout organisé… L’ami gynéco avait raison, il suffisait de partir en vacances… tout était simple finalement… sauf ce foutu taux de BetaHCG, celui que je sais analyser sans l’aide d’un médecin… et qui allait jouer au yoyo.

Retour aux Urgences de l’hôpital.

Retrouvaille avec mon infirmière préférée qui se souvient toujours de moi (faudra que je fasse un post rien que sur mes infirmière chéries)

Echo : on ne voit rien. Normal le taux de BetaHCG est à 200. On ne peut rien voir avoir 1500.

Biopsie (sans anesthésie) de l’utérus (faudra aussi que je fasse un post sur les médecins qui pratiquent la torture)

Diagnostic : GEU (troisième sujet de post : les médecins et autres sages-femmes qui m’ont expliqué très doctement que c’était quasi-impossible de faire plusieurs GEU)

Injection de méthotrexate.

Quelques effets secondaires : vomissement, fatigue, mal au crâne… et un pincement au cœur : au revoir petit miracle venu du froid.

Début du parcours en PMA.

Une GEU et une fausse couche plus tard, et comme me l’avait conseillé ma gynécologue, je prends rdv au centre de PMA le plus proche de chez moi. Je suis reçue dès le lendemain grâce à un désistement. Un médecin nous accueille en toute décontraction : jean et converse sous la blouse blanche. Il ne s’inquiète pas et nous demande toute une série d’examens.

Petite batterie de tests plus tard… euh… le médecin se racle la gorge. Il a toujours ses converses mais il ne se balance plus. Rien ne semble expliquer la GEU et la fausse couche mais j’ai 30 ans et un AMH de celui d’une femme de 45 ans ! Insuffisance ovarienne précoce ! Il faut se dépêcher.

Une FIV est prévue dès le mois prochain. Et deux semaines à peine après l’annonce, je commence les piqûres de Gonal. Mon chéri se révèle un infirmier hors pair. Mais au bout de trois jours de Gonal, je sens mes ovaires « gonfler », j’ai mal… Au bout de 5 jours, on arrête la stimulation. Mes ovaires ont produit 2 follicules qui ne sont même pas de la même taille. La FIV est transformée en IAC mais les gynécos n’y croient pas trop… les follicules ont grandi trop vite, ils seront de mauvaise qualité… Et effectivement c’est négatif.

On recommence, cette fois on ajoute de la DHEA et de la Mélatonine pour « rajeunir mes ovaires » et du Provames au début du cycle précédent pour que « mes follicules grandissent ensemble ». Je suis pétrifiée à l’idée de ne pas être capable de produire assez de follicules. Je demande aux médecins de ne rien me dire… je ne veux pas savoir combien… J’ai peur que la FIV soit annulée.

Finalement ce sera 3 ovocytes matures ponctionnés, qui donneront 2 embryons réimplantés à J2. Un bon ratio tout de même ! Ces deux petits embryons, bien que de mauvaises qualités, me rendent euphoriques. Je me vois déjà en train d’acheter la poussette deux places. Mais finalement à la place un paquet de serviette hygiénique fera l’affaire ! Pas de grossesse gémellaire, pas de grossesse du tout même !

Et c’est reparti pour un tour…